17/10/2013
Une connotation négative…
Les mots « espèces nuisibles » et « mauvaises herbes » ne sont que le reflet d'un préjugé séculairement ancré selon lequel les plantes et les animaux sont là pour nous servir et que nous avons sur eux un droit discrétionnaire. Ces termes sont la traduction directe de notre égocentrisme (ou anthropocentrisme), de notre ignorance et de notre étroitesse d'esprit. Les animaux considérés comme nuisibles ne le sont que pour nous ; et il en est de même des herbes prétendument mauvaises. En réalité, nous ne sommes qu’une espèce parmi tant d’autres. Ajoutons, en passant, que, face aux extinctions multipliées dont nous sommes aujourd’hui responsables, nous mériterions, plus que toute autre, le qualificatif d’espèce nuisible à l’harmonie de la nature et à la préservation de la biodiversité.
Hubert Reeves, Chroniques du ciel et de la vie
Extraits du chapitre 20, page 85 et 86 de l’édition de poche Points Sciences, mars 2010
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